La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

PÉRIODE THERMIDORIENNE 407

Enfin, pour conclure sur la question des pensions ecclésiastiques, Cambon pense que l’on doit procurer les moyens de vivre aux anciens prêtres constitutionnels. Toute considération politique mise à part, l'attribution de secours aux ministres de l’ancien culte salarié était conforme à l'équité. Ils avaient en effet exercé leur ministère comme un service public, et de bonne foi ils pouvaient croire, sous le régime del’ancienne loi, que leur caractère officiel était définitif. Aussi Cambon propose d'étendre à tous les prêtres constitutionnels le bénéfice du décret de Frimaire, qui visait les seuls prêtres « abdicataires ». Les évêques, curés et vicaires n’ayant pas atteint l’âge de 50 ans devaient ainsi toucher un secours annuel de 800 livres ; les ecclésiastiques de 50 à 70 ans, 1000 livres ; enfin, ceux dont l’âge dépassait 70 ans, 1.200 livres. Ces secours n'étaient pas susceptibles d’accroissement, lorsque les titulaires passaient d’un des trois âges déterminés à l’autre.

Cependant, quelques années plus tard, les anciens ministres du culte constitutionnel furent généralement dans une situation très précaire, à cause de la crise financière, de la cherté des vivres et du peu de générosité de leurs paroissiens. Dans une lettre citée par M. Gazier (Etudes sur l’histoire religieuse de la Révolution française), Lecoz, évêque de Rennes, se plaint de