La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

LA SÉPARATION DE L'ÉGLISE ET DE L’ÉTAT 113

dans des locaux quelconques et excitaient le peuple à s'emparer des églises. La Convention se vit obligée de sévir contre les fauteurs de troubles. Et Dans un rapport contre l’'Emigration et le Clergé, Marie-Joseph Chénier proposait, entre autres mesures, de traiter comme émigré tout déporté, qui, étant rentré en France, y serait encore dans un mois; puis, de punir de six mois de prison quiconque violerait la loi sur les cultes et voudrait s’emparer de force d’une église. Thibaudeau fit des réserves à propos de

cette dernière mesure ; il pensait qu’on aurait

pu rendre les églises aux catholiques, pour éviter tout motif de troubles religieux. Mais ces églises faisaient partie des biens nationaux, et il répugnait à la Convention de les abandonner au Clergé. De son côté, La Revellière-Lépeaux, l’un des anciens proscrits girondins, proposa detraiter aussi comme émigrés les prêtres condamnés à la déportation qui ne seraient pas sortis du territoire .de la République. Cet amendement fut renvoyé au Comité de législation, ainsi que toutes les mesures proposées, soit contre les émigrés et les individus déporiés, soit contre ceux qui violeraient la loi de Ventôse, Les autres articles du projet Chénier visaient « ceux qui provoqueraient l’avilissement de la représentation nationale ou le retour de la Royauté » : ces articles furent défendus par l’ar-