La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

LA SÉPARATION DE L'ÉGLISE ET DE L'Érar 15

jours et les heures les plus convenables, ainsi que les moyens de « maintenir la décence » et d'entretenir la paix et la concorde. Mais, pour exercer leur ministère dans lesdits édifices, les prêtres devaient se faire donner acte, par les municipalités, de leur soumission aux lois de la République ; autrement ils étaient passibles d’une amende de 1000 livres. applicable aussi aux citoyens qui les auraient admis ou appelés.

Le décret du 11 Prairial accordait à Paris douze édifices pour l'usage du culte; soit un par arrondissement ; le décret du 30 Prairial porla ce nombre à quinze (KXV).

Ainsi la religion catholique fut pratiquée avec la même pompe qu’autrefois et jouit d’une grande liberté. Avant les décrets de Prairial, le culte était célébré dans des locaux privés, souvent peu confortables ; les croyants se rappelaient amèrement la splendeur disparue des anciens autels et les fauteurs de trouble en profitaient pour semer le mécontentement et la révolte. Désormais il ne fut plus possible de faire croire que la religion était persécutée, et presque partout la réouverture des églises eut lieu paisiblement. Les prêtres réfractaires n’en continuèrent pas moins -leurs sourdes menées. Le 20 Fructidor an III (6 septembre 1795), Ysabeau, rapporteur des comités de sûreté générale et de législation. montra l’œuvre de ces perturhateurs, qui dis-

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