La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

LE DIRECTOIRE 127

Le culte décadaire, célébré par les magistrats de la République, s’empara à son tour des églises au début de lan VIII et les partagea avec les catholiques et les Théophilanthropes. Les magistrats y prêchèrent les vertus civiques et républicaines, en évoquant les actions héroiques qui pouvaient frapper l’âme du peuple. Ce culte décadaire n'était donc pas une religion, mais plutôt un enseignement patriotique.

Le régime de la séparation des Eglises et de l'Etat a ainsi fonctionné pendant sept ans environ. Il établit une paix religieuse fondée sur la liberté de tous et la neutralité de l'Etat vis-àvis des cultes religieux.

Un tel régime est, pour l'Etat moderne, la solution logique de la question religieuse. Si les esprits y avaient été préparés dès l’origine de la Révolution, ou seulement même à la fin de 1791, cette question religieuse n'eût pas été embrouillée par les difficultés de la constitution civile du clergé, et peut-être la sécularisation de l'Etat eul-elle été définitive. Nous n’aurions pas connu le Concordat du 15 juillet 1801.

Jusqu'à la fin du Directoire, les croyants et ils étaient encore nombreux — ont pu pratiquer leur culte sans être inquiétés. Mais aussi, la désuétude des anciennes croyances fut complète dans un grand nombre de familles. Cette expérience du véritable régime de liberté des cultes constitue donc un précédent qu'il ne faut

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