La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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titutionnel. Toutes les tentatives de rapprochement, et notamment les avances faites au Clergé réfractaire par le Concile de 1797 restèrent infructueuses. Ainsi il y avait plusieurs cultes et plusieurs hiérarchies catholiques, qui formaient schisme dans l’ancienne église de France. Malgré Pie VI, qui avait recommandé la soumission aux lois, les anciens prêtres insermentés s'étaient divisés : à côté des « ralliés », il y avait en effet une minorité de réfractaires intransigeants, qui, se montrant plus orthodoxes que le pape, préférait se passer des édifices publics du culte, plutôt que de faire la déclaration anodine exigée par la loi de Vendémiaire an IV. L'Eglise catholique ne devait retrouver son unité que sous la dictature de Bonaparte, à l’époque du Concordat. Une nouvelle religion, celle des Théophilanthropes, fut propagée par quelques disciples de Rousseau : ils n’enseignaient que des préceptes de morale très simples, et prêchaient surtout l'amour de Dieu et de l'humanité. Ayant obtenu la protection du directeur La Revelliere, ils purent célébrer leur culte à Notre-Dame, concurremment avec les catholiques. Mais cette religion n’eut jamais de racines bien profondes. Beaucoup de républicains l'ont encouragée parce qu'ils pensaient ainsi affaiblir le catholicisme romain.