La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

LE DIRECTOIRE 425

La chûte de la puissance romaine ne modifia en rien la politique religieuse du Directoire, Tous les cultes continuèrent à jouir de la même liberté.

La plupart des anciens évêques constitutionnels prêchaient l’obéissance aux lois et suivaient en cela l'influence de Grégoire :

« Nous déclarons, écrivait l’évêque Lecoz, que sujets du royaume qui n’est pas de ce monde, nous ne disputons pas pour des intérêts temporels. Le Christ ne se mêle pas de gouvernement, il n’en gêné aucun et vit paisible de tous ».

Mais les prêtres ne montraient pas tous le même loyalisme envers les institutions républicaines. Le. gouvernement cependant était tolérant, et la meilleure preuve en est dans la déclaration que fit Lecoz au grand Concile du 17 août 1797 : il se réjouit de voir que les églises étaient partout rouvertes et que quarante mille paroisses de France étaient desservies régulièrement (4).

D'ailleurs, dans beaucoup d’endroits, les desservants étaient d'anciens prêtres réfractaires, qui avaient fait la promesse de soumission exigée par la loi, et qui néanmoins, ne reconnaissaient pas l'autorité des évêques du clergé cons-

(1) Un relevé de l'Administration des domaines établit qu'au commencement de lan V (septembre 1796), 32.214 églises étaient déjà rendues au clergé catholique et 4571 sur le point de l'être. (Pièce citée par Grégoire dans ses mémojres ).