La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

CHAPITRE XIV

La Réaction et la défense républicaine

« Les émigrés rentrés en foule mettent tout en œuvre pour opérer la contre-révolution ; les prêtres déportés prêchent partout le massacre et la révolte.— Bailleul, député aux Cinqg-Cents. »

En l’an V, les plus graves dangers menacèrent la République. On vit dans les départements un déchaînement extraordinaire de passions rétrogrades et de haines royalistes, excitées par les émigrés et les prêtres déportés. Les élections se firent presque partout sous le couteau de la Terreur blanche : les républicains étaient chassés des assemblées électorales, et la liberté du vote fut ainsi manifestement violée. De tels faits excusent assez la Révolution du 18 Fructidor, qui devait, quelques mois plus tard, annuler les élections de 53 départements et punir les conspirateurs.

La nouvelle majorité sortie de ces élections fut composée de royalistes avérés et de modérés bien pâles dits « constilutionnels ». Les institutions républicaines ne furent pas ouvertement combattues, mais on s’efforçait de les saper en créant toutes sortes de difficultés au gouvernement. Il n’est pas douteux que beaucoup de