La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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députés suivaient un plan contre-révolutionnaire et la conspiration existait au sein des Conseils comme au club de Clichy.

Ce plan contre-révolutionnaire, on le devine dans le refus d'accorder au Directoire les fonds les plus nécessaires aux dépenses publiques, et dans les tentatives d'organisation d’une garde nationale réactionnaire.

Ce plan contre-révolutionnaire, on l’aperçoit dans les persécutions systématiques excitées par des prêtres insoumis contre les acquéreurs de biens nationaux. Il frappe les yeux les moins prévenus lorsqu'on découvre les trames du complot de Pichegru.

Enfin ce plan contre-révolutionnaire Éciate encore dans les tentatives de restauration d’un culte catholique dominant.

Le royaliste Gibert-Desmolières, député de Paris, dans son rapport sur les Finances du 26 Prairial, se plaint que la dépense de l'Instruction publique soit « effrayante » (1). Il fait le procès de l’enseignement laïque :

{) Ici, il est bon de remarquer que les pensions ecclésiastiques atteignaient le chiffre de 50 millions. Cette dépense. était bien supérieure à celle de l’Instruction publique, alors comprise dans le budget de l'Intérieur : en effet le rapport de Gibert-Desmolières accuse seulement 52 millions pour toutes les dépenses de lIntérieur !

Cela n'empêche pas le rapporteur de dire que la dépense de l'Instruction publique est effrayante. Sa bonne foi est au moins douteuse. Par contre, on devine son vif désir de

ramener . l’obscurantisme,