La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

LA RÉACTION ET LA DÉFENSE RÉPUBLICAINE 131

« I1 n’est point, dit-il, de véritable morale sans opinions religieuses, et l’on cherche, mais en vain, dans tout ce qui concerne l’éducation, des principes religieux ».

Le 27 Prairial, Bailleul, l’ancien conventionnel girondin, critique très vertement le rapport de Gibert-Desmolières : il exprime sa surprise d’'entendre parler de religion dans un document destiné à des calculs financiers. Puis, défendant l’enseignement laïque, il s’écrie :

« Voudrait-on faire des moines de nos enfants et de nos invincibles guerriers des soldats du pape ? »

On rit de cette boutade, maïs des murmures s'élèvent.

« Quelles sont donc, continue Bailleul, en nous soumettant de telles idées, les intentions de l'homme très expérimenté qui nous les propose et à quel système veut-il nous conduire ?

« Que veulent dire aussi ces pétitions qu’on vous adresse depuis quelque temps, ces renvois ordonnés, ces commissions formées et tout cela, dit-on, pour le rétablissement du culte ? De quel culte ? En est-il un privilégié, en est-il un qu'on ne puisse exercer librement ? La Constitution garantit le libre exercice de tous. Veut-on faire un problème des choses les plus simples et rétablir. des préjugés foulés aux pieds ! »

Gibert-Desmolières crut devoir répondre à Bailleul, et il le fit en aggravant les termes