La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

132 POLITIQUE RELIGIEUSE DE LÀ RÉVOLUTION

de son rapport, car il traita l'éducation nationale « d'institution à la fois dispendieuse etinutile ». Cet incident montrait déjà une extrême divergence d'opinions entre la Droite de l’Assemblée et les républicains de Gauche, qui compfaient parmi eux d'anciens conventionnels girondins ou montagnards. Quant aux Constitutionnels, ils formaient le Centre et le plus souvent faisaient bloc avec la Droite.

Dans le courant de Prairial, les réactionnaires avaient fait adresser au Conseil des CinqCents une foule de pétitions qui demandaient, soit l’abrogation des lois pénales contre les prétres insoumis, soit la faculté de sonner les cloches ét d’exercer « librement » le culte catholique. En réclamant une liberté que personne ne songeait à leur enlever, les pétilionnaires malins voulaient sans doute la suppression de toute police des cultes ; ils auraient ainsi provoqué des troubles sous prétexte de religion, tout en jouissant de l'impunité la plus complète. Quoiqu'il en soit, une commission spéciale fut chargée de faire des rapports sur les différents objets que visaient les pétitions.

Camille Jordan se fit l'avocat des cloches, et, choisi par la commission pour combattre la police des cultes, le 29 Prairial an II (17 juin 1797), il s’exprima en ces termes devant le Conseil des Cinq-Cents :

« Ne vous étonnez pas de l'intérêt qu’atta-