La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

BREF « CHARITAS » 171

le 10 du même mois, deux lettres en forme de bref, à nos vénérables frères les archevêques de Bordeaux et de Vienne, que la qualité de ministres attachait à la personne du monarque ; nous les avons avertis en père d’unir leurs efforts aux nôtres, pour empécher que la sanction royale venant à prêter un nouvel appui à cette constitution, le royaume ne fut bientôt la proie d’un schisme, les évêques élus, suivant la nouvelle forme, ne devinssent eux-mêmes schismatiques, ce qui nous obligerait nous-mêmes de les déclarer intrus et privés de toute juridiction ecclésiastique. Afin de prouver évidemment que nos soins et notre sollicitude avaient pour objet unique les intérêts de la religion, nous avons ordonné qu’on cessât d'exiger le paiement des droits que la chambre apostolique percevait, d’après d'anciens traités et un usage constant pour l’expédition des bulles en France.

« Il n’est pas douteux que le roi très chrétien n’eût jamais, de son propre mouvement, sanctionné la constitution civile du clergé ; mais pressé, poussé par l’Assemblée nationale, il s’est enfin laissé arracher cette sanction, comme l’indiquent ses lettres du 28 juillet, du 6 septembre et du 16 décembre, dans lesquelles il nous prie d'approuver, du moins provisoirement, d’abord cinq, puis sept articles, qui peu différents pour le fond, renfermaient comme la substance et l’abrégé de la nouvelle constitution.

« Nous avons senti sur le champ qu'il nous était impossible d'approuver et de tolérer ces articles absolument contraires aux règles canoniques. Ne voulant point cependant donner à nos ennemis le prétexte de publier que nous étions opposés à tout moyen de conciliation, et leur fournir par là l’occasion de tromper les peuples ; désirant marcher toujours dans les mêmes voies de la douceur, nous avons déclaré, au roi, par notre lettre du 17 août, que

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