La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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ques personnes intéressées ; mais ne croyez pas que votre Comité des Finances vienne ici se déclarer le défenseur officieux d’un système qui pourrait rétablir les principes religieux ; il vient seulement vous proposer un projet de décret, afin d'accélérer le paiement des secours accordés aux ci-devant ministres du culte, qui se trouve retardé dans plusieurs endroits par les fausses interprétations qu’on a voulu donner au décret du 18 thermidor dernier.

Il est nécessaire que je vous rappelle les dispositions de plusieurs lois et les événements révolutionnaires qui se sont succédés, afin de fixer votre opi_nion sur la proposition que je suis chargé de vous faire. |

L'Assemblée constituante effectua la suppression des revenus territoriaux et des privilèges du clergé, les communautés et congrégations séculières et régulières disparurent, et les bénéfices furent réduits à la pension.

Quel fut le résultat de ces opérations et de ces changements ? Une charge énorme de pensions et la création d’un clergé, dit constitutionnel, qui nécessitait une dépense annuelle très considérable.

Les traitements attachés à l'exercice d’un culte dominant, en faisant de la prêtrise un état encore riche et opulent, lui conservaient une influence funeste et de très grands moyens de nuire à la chose publique. Cet ordre de choses a été le germe ou le prétexte de plusieurs mouvements contre-révolutionnaires, avec lesquels on a tenté d’arrêter les progrès de la raison ; nous devons lui attribuer particulièrement la guerre de Vendée. Il sera donc prouvé que les opinions religieuses qui, dans tous les temps, ont occasionné des assassinats et des cruautés, auront fait verser des flots de sang dans le XVIIIe siècle.