La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives
18 POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION
juin ; alors, la contre-révolulion est momentanément vaincue, la tentative du clergé catholique a échoué.
Il eût été bon de prendre des mesurès sévères et générales contre les prêtres coupables d’excitation à la guerre civile et à la haine entre citoyens. L’Assemblée Constituante se montrait au contraire d’une grande timidité. Aussi le haut clergé cherchait avéc impatience l’occasion d’une revanche sur les premiers décrets.
« La religion catholique, apostolique et ramaine, écrivait l’évêque de Nancy, est la religion de l'Etat. Le décret solennel, qui doit renouveler et confirmer cette vérité nationale, aussi ancienne que la monarchie, a pu être suspendu, mais la nation l'attend ».
Et il disait encore: « Toute autre religion n’a rien à réclamer de la puissance temporelle qui ne lui doit rien... Les lois, même de simple police sont du ressort immédiat de la puissance spirituelle : elle a seule le droit de les faire de les modifier ou de les changer » (1).
Telles étaient les prétentions de l’église ultramontaine. En les consacrant, on aurait ouvert la voie à la Contre-révolution.
(1) Voir dans la collection ecclésiastique de Pabbé Barruel : « Quelle doit être l'influence de l’Assemblée nationale de France sur les matières ecclésiastiques par Mr l’évêque de Nancy. »