La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 311

ignore si ces eflets ont été conservés dans leur intégrité. Je n'ai pas eu plus de compte sur cet objet que sur aucun autre. — Un membre de la Commune, chargé de faire des cartouches pour l’armée, s’est établi à l'hôtel des Invalides. où l’on à fait le dépôt de beaucoup de matières, plomb, cuivre, etc. J'avais donné la consigne de ne rien laisser sortir de l'hôtel qu’à la connaissance de l'administration et sur des récépissés. La consigne a été violée, en maltraitant de paroles mes préposés; le membre de la Commune a fait sortir ce qu'il à jugé bon et il a disposé des plombs sans donner de reçu. »

Le rapport résumait la situation en ces termes :

« Département sage mais peu puissant; Commune active et despote; peuple excellent mais dont une partie saine est intimidée ou contrainte, tandis que l'autre est travaillée par les flatteurs et enflammée par la calomnie; confusion des pouvoirs, abus et mépris des autorités, force publique faible ou nulle par un mauvais commandement; voilà Paris. »

Ces derniers mots, dont la Convention reconnaît trop bien l'exactitude, sont accueillis par l’applaudissement de la majorité. On demande l'impression et l’envoi aux départements.

Roland avait annexé à son rapport une pièce d'importance très secondaire, une lettre de Dubail, vice-président d’une section du tribunal de Paris, dénonçant au ministre de la Justice des propos de Fournier, l'Américain, d’où il semblait résulter que, dans un certain milieu, on avait formé le projet d’un nouveau massacre. « Ce milieu, ajoutait Dubail, est composé d’admirateurs de Robespierre. »

Le ministre de la Justice, Garat, ayant lu cette lettre dans le Conseil des ministres, le Conseil avait décidé que Roland en donnerait connaissance à la Convention.

Roland s’étant conformé à la décision du Conseil, cette circonstance donna une direction imprévue aux débats qui achevèrent de remplir cette séance restée fameuse. Robespierre, se tenant pour dénoncé personnellement parce qu’on