La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

312 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

avait dénoncé des admirateurs de sa personne, demanda tout de suite à parler contre l'impression et l’envoi aux départements qu’un membre venait de proposer. — La Convention décrète que Robespierre sera entendu... sur l'impression; mais Robespierre entend parler et sur le rapport du ministre en général et sur le fait personnel contenu dans la lettre y annexée. — Guadet, président, lui observe qu’il n'a la parole que sur l'impression.

Robespierre : « Je n'ai pas besoin de vos officieuses instructions ». (Murmures.)

Henry Larivière : « Il a déjà à la tribune son expression dictatoriale ».

La majorité de l’Assemblée écoute Robespierre avec une malveillance visible, et Robespierre a raison de s’en plaindre; mais il me paraît avoir tort avec Guadet, quand il l’accuse d'employer des. prétextes plus ou moins spécieux pour lui couper la parole. — Guadet répond : « Robespierre, vous voyez les efforts que je fais pour ramener le silence. C’est une calomnie de plus que je vous pardonne ». (Rappel évident de l'affaire du 2 septembre.)

Le silence une fois rétabli, Robespierre parle sur le fond même du rapport de Roland, et on le laisse faire. — Ce rap- port, selon Robespierre, continue un système d’accusations calomnieuses qu’on énonce dans la Convention contre un certain nombre de représentants et qu’on envoie ensuite en province, quoiqu'on n’osât pas, par exemple, l’accuser en face, lui, Robespierre, et monter à cette tribune pour ouvrir une discussion sérieuse.

Louvet : « Je demande la parole pour t'accuser ». — Barbaroux : « Et nous aussi, nous allons l’accuser ».

Robespierre répète quelques passages de son discours et conclut ainsi : « Je demande que l’Assemblée veuille bien, après avoir voté, si elle veut, l'impression du rapport, ajourner l'envoi aux départements et fixer un jour pour la discussion du rapport même ».