La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 313

Plusieurs voix : « C’est juste ».

La Convention décrète l’impression et ajourne l'envoi aux départements.

Albitte et Tallien, ayant appuyé la demande de Robespierre, Buzot demande à combattre cette proposition. Danton demande à la soutenir et (sans attendre la réponse) prend en effet la parole. — « Il y a, dit-il, des défiances mutuelles dans l’Assemblée et il faut qu'elles cessent; et s’il y a un coupable parmi nous, il faut que vous en fassiez justice. Je déclare à la Convention et à la nation entière que je n’aime pas l'individu Marat, je le dis avec franchise » — maïs sans à-propos, ce me semble, — « j’ai fait l'expérience de son tempérament; non seulement il est volcanique et acariâtre, mais il est insociable; après un tel aveu qu'il me soit permis de dire que, moi aussi, je suis sans parti et sans faction. Si quelqu'un peut prouver que je tiens à une faction, qu'il me confonde à l'instant. » — Donc, étant sans parti, il va énoncer sa pensée tout entière sur la situation politique. — Il s'étonne que le ministre Roland oublie les principes et les vérités que le ministre Garat a développés ici même sur les événements, sur les malheurs inséparables des révolutions. « Je ne ferai pas. dit-il, d'autre réponse au ministre de l’Intérieur. » — La réponse n’est peut-être pas invincible. — « Si chacun de nous a droit d’invoquer la justice contre ceux qui n'auraient provoqué des mouvements révolutionnaires que pour assouvir des vengeances particulières, on ne peut se dissimuler, non plus. que jamais trône n’a été fracassé sans que ses éclats blessassent quelques bons citoyens; jamais révolution n’a été opérée sans avoir été funeste à quelques-uns. » — Très bien, mais, à quel point arrêtez-vous cette absolution que vous demandez pour les suites de la Révolution... est-ce une absolution générale? Il le semble bien ; vous ne précisez aucune limite. — Danton ne nie pas qu'il n’y ait eu « l'effet de quelques vengeances particulières ; mais il y a eu bien plus probablement (il veut dire sans doute plus souvent) l'influence