La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

314% LA PREMIÈRE COMNUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

de cette fièvre nationale qui a produit des miracles dont s’étonnera la postérité... Roland a cédé à un amour passionné pour l’ordre et les lois qui lui a fait voir une faction et un complot imaginaires. /! ne peut pas exister de factions dans une république, pas de ces complots vastes et particuliers qui puissent porter atteinte à la liberté. » — Roland n’a pas parlé de complot, c’est la lettre de Dubail qui en a parlé. — Danton, finalement, déclare que ceux qui dénoncent une faction Robespierre sont des esprits prévenus ou de mauvais citoyens. « Je n'ai, dit-il, accusé personne et je suis prêt à répondre à toutes les accusations. C'est parce que je m’en sens la force et que je suis inattaquable, que je demande la discussion à lundi prochain. » — Mais qui a parlé de vous attaquer ? personne. Que signifie cette posture de lutteur, quand il s’agit seulement de Marat ou de Robespierre ? Craindriez-vous, par hasard, d’être attaqué ?

Buzot parle à son tour : « Est-ce que l’on veut nous donner le change et transformer la Convention en une arène de gladiateurs, se battant pour des intérêts particuliers? Vous devez, ce me semble, vous occuper uniquement de la Commune de Paris: car de quoi est remplie le mémoire de Roland? Des faits et gestes de la Commune. » — Il était temps qu'un esprit logique fit cette observation, d’une incontestable justesse. — Buzot ajoute : « Le mémoire contient des faits importants, il faut vérifier ces faits; s'ils sont vrais, y appliquer les remèdes ; s'ils sont faux, poursuivre le ministre; quant à Robespierre, s’il se trouve calomnié, il n’a qu'à s'adresser aux tribunaux. Écartons ces discussions sur les personnes. Je demande que vous vous occupiez des deux rapports que je vous ai faits, principalement de celui contre les provocateurs au meurtre; et renvoyez tout simplement le mémoire de Roland à un comité. » |

Plusieurs voix : « La clôture! » L'Assemblée consultée prononce la clôture. — Robespierre proteste : « Buzot fait une proposition nouvelle; j'ai le droit de la combattre ».