La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 323
quelques mots : « Quiconque aura conseillé en quelque manière que ce soit, privément ou publiquement, par paroles, par écrits ou par imprimés ». Seulement Saint-Fargeau, peu logique, avait déclaré tout d'abord que, selon lui, il n’était pas possible d'atteindre sûrement ces conseils ou ces provocations que, quelques lignes après, il déférait à un article du Code pénal !.
La discussion est interrompue par l’arrivée du ministre Roland. Et quand Roland a été entendu, la Convention se laisse divertir du décret de Buzot par d’autres sujets : aucune résolution n’est prise ni ce jour-là ni les jours suivants sur le projet de Buzot.
Cependant, la séance conventionnelle de la veille a effrayé la Commune. Le Conseil général se décide à se soumettre à des élections. Il invite les sections à se réunir le 1°" novembre pour confirmer ou remplacer les membres actuels du Conseil général. Peu après, il remet le vote des sections au 4 novembre.
Le 31 octobre une députation de la Commune, ayant Chaumette, le procureur-syndic, à sa tête, se présente à la barre de la Convention. |
Harangue de Chaumette : « Si la justice et la vérité étaient exilées de la terre, ce serait ici qu’on pourrait les retrouver ». — Après ce compliment délicat, Chaumette prie l’Assemblée de vouloir bien l'entendre jusqu'au bout : « Il faut, ditl, vous rappeler ce qu'est aujourd'hui le Conseil général de la Commune. Au 10 août ce Conseil était composé d'hommes vigoureusement patriotes; c'étaient des hommes fermes dans les principes. Quelque temps après le Conseil changea de face ; eh ! bien, la face du Conseil est encore changée | depuis. Le petit nombre d'hommes, qui composent mainte-
1. Un fait curieux : Sainl-Fargcau est assassiné le 20 janvier 1793. Robespierre fait son oraison funèbre, où il insinue que les Girondins, qui ont voulu épargner la vie du roi, pourraient être traités à bon droit comme des proyocateurs au meurtre de Saint-Fargeau et des complices de Päris.