La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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tent qu'on aille exposer sa vie pour les défendre..., si l’on doit pour cela fusiller des frères égarés par un faux zèle; et encore s’il serait prudent de conserver des hommes aussi dangereux, lorsque l'ennemi s’avance. On délibère et pendant ce temps le meurtre se consomme. »

« Peu de jours après l’on s’assure qu'il existe un projet d’assassiner des citoyens paisibles pour des nuances assez légères d'opinions et même de frapper des membres de l’Assemblée nationale, qui avaient abusé de la confiance de leurs commettants. Le peuple se rend en foule à ses diverses sections, l’on double les patrouilles, l’on forme des corps de réserves et les furieux n’osent plus se montrer. Ainsi, pour terrasser le despotisme, Paris brave tous les dangers; s'agit-il d’arracher quelques monstres! à la vengeance populaire, il hésite; menace-t-on les représentants du peuple, veut-on commettre quelque meurtre inutile à la chose publique, Paris oppose une victorieuse résistance. » — Ainsi, selon Bazire, les égorgeurs de septembre étaient des frères égarés par un faux zèle, c'est sa première version; mais tout de suiteilen présente une seconde. « Paris était devenu le point de réunion de tous les mécontents du royaume et de toutes ces âmes vénales que la cour accaparait avec soin pour frapper un coup liberticide ; cils formaient un corps de trente mille hommes enregistrés, soldés, divisés par brigades. Le procès de Dangrémont en fournit la preuve... Après le 10 août ces trente mille hommes restés à Paris se répandent partout avec le masque du patriotisme.. et suscitent des désordres affreux. » — Et, ici Bazire raconte une bonne histoire, pour prouver que l'aristocratie elle-même a comme précipité ses partisans au tombeau. «Au moment où l’on apprend que l’on se porte aux prisons, quelques domestiques d'une femme de la cour prennent le costume des sans-culottes, s’arment, se rendent aux prisons, égorgent plusieurs prisonniers avec des démonstrations

1. Comme l’abbé Sicard, par exemple.