La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 349

la République et lui faire exercer une espèce de magistrature et de despotisme. J’avertis Paris que c’est un piège qu'on lui tend... que, s’il suit les conseils de ses perfides flagorneurs, s'il ose faire un pas vers la domination, il ne fera qu’exciter l'indignation de la République. Vous flattez Paris et je l'éclaire. Je suis républicain et vous ne l’êtes pas. Je ne m'’abaisse pas plus devant une section de la République que devant la cour d’un roi, etc. »

T novembre. — Lettre des ministres Monge, Clavière et Lebrun. Ils attestent « que le ministre de la Justice et celui de la Guerre ont rendu compte au Conseil exécutif de l'emploi des fonds mis à leur disposition pour dépenses secrètes. La signature de Roland ne se trouve pas au bas de cette attestation, attendu que pendant près d’un mois il n’a pas paru au Conseil. » — C’est une histoire où il reste des points mystérieux, que celle des comptes rendus par Danton; la développer ici, la débattre, me paraît inopportun. J’ai trop de matière autre et plus importante. Je ne dirai qu'un mot pour prouver qu'il reste du louche en cette affaire. La lettre des trois ministres atteste à la Convention que, à la date du 6 ou 7 octobre, Roland, depuis un mois, était absent du conseil des ministres; nous avons, grâce à M. Aulard, le registre des délibérations de ce conseil; on peut y vérifier que la lettre en question contient une fausseté, dont les trois ministres ne peuvent qu'être conscients !.

10 novembre. — Brival demande à la Convention de vouloir bien annuler toutes les nominations d’électeurs (du second degré) qui peuvent avoir été faites autrement qu’en vertu du décret du 11 août dernier. — Lanot combat cette proposition au nom de la souveraineté du peuple, lequel, selon la

1. Les séances du 8 et du 9 novembre ne contiennent rien pour notre sujet. La. séance du 9 apporte à la France la nouvelle de la bataille de Jemmapes et de la prise de Mons.