La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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les Parisiens vertueux succombent en ce moment sous le poids d’accusations calomnieuses. » — Du reste Bazire ne dit pas quelles sont ces accusations calomnieuses. Il passe à côté de Roland sans le toucher; il n'a pas un mot de défense pour la Commune qui a été fortement attaquée; il défend, et singulièrement (il a des passages à faire rire), Paris, qui n’est attaqué par personne : c’est la tactique commune à Paris, à Sergent, à tous les communalistes.

Ce rapport cause dans l’Assemblée une grande surprise. « Quoi! s’écrie-t-on, ce sont là les opinions de notre comité de surveillance? Il faut le changer. » Mais le comité est innocent en cette affaire; il n'a pas été mis à même d'approuver ou d’improuver le rapport de Bazire. Ce rapport ne lui a pas été communiqué; Bazire a menti en disant dans son début « Après des discussions approfondies, le comité s’est convaincu, etc. » Jean-Bon Saint-André secourt Bazire d’un discours aussi vide que celui de Bazire. A quoi Buzot répond par un discours qui ne vaut pas qu'on le cite. Lasource parle avec beaucoup d’à-propos et de justesse et dit : « Le rapport de Bazire est un tissu de mensonges, il calomnie la majorité de la Convention et le peuple de Paris. On nous y représente comme voulant dénigrer les Parisiens dans l'esprit des départements, parce que nous ne cessons de nous élever contre les massacres du 2 septembre. Nous avons constamment soutenu que ces massacres n'étaient point l'ouvrage du peuple de Paris, mais celui de quelques scélérats soudoyés… Les calomniateurs de Paris ne sont point ceux qui réprouvent les attentats, dont il n’est point coupable, mais bien ceux qui veulent lui attribuer des horreurs qu'il n’a pas commises. Oui, c'est vous qui dénigrez Paris, vous qui vous obstinez à confondre la révolution qu’il a faite avec le crime que quelques scélérats ont commis dans ses murs. Il y a de prétendus amis de Paris qui ne cherchent qu’à le perdre. ils veulent persuader à Paris qu’il doit avoir une influence prépondérante, des amis qui veulent l’élever au-dessus des autres sections de