La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 355

où nous sommes, il n’y ait pas de force publique; on veut donc recommencer ces assassinats et nous réduire à l’inaction, comme dans ce temps! » — Cambon, qui ne fut Jamais Girondin, explique très bien la situation de la Législative, après le 10 août. Il dit ce qu’elle aurait dû faire au 2 septembre, savoir : enlever à la Commune le droit qu'elle avait légalement de requérir la force armée, prendre pour ellemême ce droit et l'exercer; mais Cambon dit en même temps que ce rôle sauveur, il était à peu près impossible à l’Assemblée de l’assumer. Il nous donne ensuite de la séance où les massacreurs amenèrent Jouneau une idée vive que le Monileur ne nous donne pas. Après quoi, il revient au projet de Letourneur.

€ Si nous examinions, nous verrions qu’il a été dicté au ministre par ces terreurs qu’on fait répandre. Les volontaires de mon département ne sont plus à Paris. Ils y étaient le 10 août. Le ministre leur a ordonné de partir. Je leur ai dit moi-même : Partez... Dira-t-on encore que les députés du Midi veulent le gouvernement fédératif? Je répondrai : Si les départements du Midi voulaient le gouvernement fédératif, ils l’auraient et nous ne serions pas ici, car eux aussi connaissent leur droit. Mais la question ayant été agitée dans nos assemblées primaires, les citoyens ont répondu unanimement: « Nous voulons être Français, etc. » — Selon Cambon, il y a certainement des gens qui serviraient volontiers un dictateur, « mais, s'écrie-t-il, nous n’en aurons pas, de roi! ni de protecteur, ni de dictateur! » — Beaucoup de membres : « Non, non! nous le jurons! » — Garnier de l'Aube répète l'argument de Delacroix. Il convient que Paris a été dans l'anarchie. « Mais est-ce que l'anarchie n’est pas le résultat conséquent des révolutions? »

Il est admirable cet argument dont on use à chaque instant pour excuser les massacres, les meurtres individuels, les excès quelconques de toute foule. Et on néglige toujours de demander à ces avocats de l’anarchie : « Mais, voyons ljusqu’à