La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

336 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

quelle époque, combien de temps encore tous ces excès seront-ils considérés par vous comme des résultats conséquents de la révolution, et par suite resteront-ils impunis? »

Barère monte à la tribune; écoutons ce prétendu conciliateur. Il se plaint d’abord que le Comité de surveillance, à qui on avait demandé un rapport sur la situation de Paris, en ait fait un sur le 2 septembre, qu'on ne lui demandait pas. A présent le ministre de la Guerre vous demande l'autorisation de faire partir les fédérés et volontaires qui se trouvent à Paris. « En entendant cette proposition, je me suis demandé si c'était à Paris seulement qu’il existait de la force. On vient nous alarmer pour obtenir le départ des troupes de Paris, tandis que tous les départements en renferment... On vient de me remettre une liste de laquelle il résulte qu'il y à à Villers-Cotterets 2 000 hommes, à Crécy 1 000, à La Fère 2 600, à Noyon 1500, à Meaux 3 000, à Versailles 4 000 gendarmes, d’autres à Fontainebleau, etc. Il n’est donc pas un besoin urgent de tirer des troupes de Paris. Vous avez donc le temps d'examiner la situation extraordinaire dans laquelle se trouve Paris. une foule d’aristocrates s’y réunissent pour y exciter des divisions; des prêtres réfractaires y arrivent de toutes parts. des émigrés y rentrent pour y préparer des vengeances atroces (?). D'un autre côté, vous aurez à examiner de quels éléments est composé le Conseil général de la Commune... Je puis dire que si la Convention, après avoir aboli la royauté, avait tout de suite chassé ce Conseil général, elle eût bien mérité de la patrie. Né au bruit du canon ou au son du tocsin, il aurait dû disparaître. Une fois la révolution faite, cet instrument révolutionnaire devait être brisé, à moins qu'on ne voulüt entreprendre une révolution nouvelle. Au contraire, on a montré de la faiblesse et même des ménagements pour ce Conseil général; et bientôt il a cherché, par {ous les moyens possibles, à avilir la représentation nationale. Le Corps législatif disait : ce corps révolutionnaire doit disparaitre : et le lendemain il était obligé de rapporter son décret.