La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 361

là, en telle ou telle quantité. tout ce qui établira une gêne quelconque tendra à l'arbitraire. C’est une arme terrible fournie aux malveillants qu’un décret qui porte avec soi la contrainte et laisse à la violence le soin de la diriger. Déjà le décret du 16 septembre dernier, qui ordonne le recensement des grains et autorise l'emploi de la force pour son exécution, répand l'alarme et favorise les émeutes. Encore une entrave et je ne conçois plus de puissance humaine capable d'arrêter les désordres... La seule chose que le gouvernement puisse se permettre sur les subsistances, c’est de déclarer qu'il ne doit rien faire, qu'il supprime toute entrave à la circulation des denrées. » — En finissant, Roland parle d'observations qu'il a adressées à la Commune. Je ne rapporterai ici que les plus essentielles. « Vos administrateurs des subsistances, dit Roland à la Commune, m'ont appris que Paris faisait depuis longtemps, mais, surtout depuis trois mois, fait des sacrifices considérables pour maintenir dans cette ville le prix du pain, à un prix fort inférieur à celui de la farine de blé, d’où il résultait que Paris perdait sur cet objet 12 000 livres par jour; qu'une partie de ces farines sortait ensuite de Paris pour être revendue avec bénéfice dans les environs; que cela empêchait le commerce particulier d’approvisionner la halle de Paris... Ce système est ruineux pour la ville de Paris. Il est aussi contraire aux intérêts du peuple qu’à ceux des commerçants. L’ancien régime l’a pratiqué, ce système, et il en a expérimenté les mauvaises conséquences. Elles furent reconnues par Turgot, etc. » — Une pièce suivait ces observations. C'était une proclamation du Conseil exécutif provisoire, laquelle contenait, sur le même sujet, les mêmes leçons, mais adressées cette fois à toutes les municipalités. On les avertissait, à cette occasion, contre les faux bruits de disette.

La lettre de Roland aurait pu être mieux écrite; et ses principes de conduite plus clairement exposés; mais les principes mêmes, hérités de Turgot, étaient excellents; en les professant avec fermeté, Roland témoignait d’un esprit