La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

366 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

et-Cher paraît à la barre de l’Assemblée, et raconte ce qui suit : « Un rassemblement s’est formé d’abord dans la forêt de Montmirail (Sarthe). Grossissant en route, il s'est porté à Mondoubleau, puis à Saint-Calais, taxant partout les blés sur son passage. Ces émeutiers sont arrivés à Vendôme, au nombre de 3 000, plus ou moins armés. Là ils ont taxé le blé à 21 deniers la livre (moins de deux sous). Ils ont annoncé qu'ils se rendraient à Blois; on craint qu'ils n’y arrivent au nombre de 12 ou 15 000 hommes. » — Taillefer (Montagnard) attribue ces mouvement aux anciens ministres de Louis XVI et spécialement à Delessart. Legendre (aussi intelligent) s'écrie : « La cause de ces insurrections est au Temple ». — Legendre verra comme la mort de Louis XVI ramènera l'abondance.

Le Président interroge les députés de Loir-et-Cher; les grains manquaient-ils réellement? — Non. — Avez-vous fait le recensement des grains conformément à la loi? — Oui. La libre circulation de ces grains a t-elle été empêchée? Oui; par exemple, Romorantin n’a pu obtenir des grains, parce que les communes voisines n'ont pas voulu les laisser passer; nos boulangers ont acheté 1 500 sacs de farine dans l’Orléanais, mais on s’est opposé à leur circulation.

Lesage lit un procès-verbal relatant ce qui s’est passé à Nogent-le-Rotrou. « Le 21 novembre, 1 200 hommes environ sont entrés à Brou. Des gendarmes s’y sont transportés, comptant sur l’appui de la garde nationale de Brou. Celle-ci a passé du côté des insurgés. La municipalité fit son devoir; elle tenta de rappeler le peuple au respect de la loi. II lui fut répondu que la loi autorisait très bien les taxations de grains et en preuve on lut publiquement une lettre qu’un ex-député de la Législative, M. Duval, avait écrite à ce sujet à son frère. propriétaire de verrerie, à Montmirail. » — « C'est une calomnie, s'écrient plusieurs députés (de la Montagne), nous avons connu Duval; c’est un excellent patriote. » — Lesage demande pour sa défense que les députés d’Eure-et-Loir (qui