La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 369

possible de prouver que ces commissaires en ont fait dévaster la forêt, en disant que le bois leur appartenait ». — Charlier : « Ces commissaires sont des envoyés de Roland; qu'il en réponde! » Charlier veut bien ne pas se souvenir que Roland a par deux fois désavoué ces commissaires, dont le choix, d'ailleurs, appartient en réalité à Danton (chose connue comme le secret de Polichinelle)., — Morisson : « Pas du tout, ces commissaires ont été imposés par la Commune de Paris. C'est à elle à rendre compte de leur conduite. »

Sergent : « Je crois à la possibilité des faits qui vous sont dénoncés; je les crois même vrais » — aveu forcé — « mais je tiens que c’est le pouvoir exécutif qui doit en être responsable ».

Morisson demande que la Commune à son tour rende compte de ses commissaires. « Il faut que nous connaissions icitous ceux qui ont organisé le désordre et la dévastation. »

Prieur (de la Marne) : « Je réclame l’ordre du jour... Je ne connais pas, parmi ces commissaires, de désorganisateurs, mais des hommes qui ont sauvé souvent la chose publique. »

Des sauveurs si actifs auraient bien dû sauver la caisse de secours qui était une ressource publique.

Birotteau : « Et moi j’en connais qui ont prèché le maratisme. J'en ai vu qui ont dit au peuple que les biens nationaux appartenaient qu'aux pauvres. »

La Convention vote les deuxième et troisième articles de Barère qui décident : l’un que le Conseil exécutif rendra compte de ses commissaires; l’autre que ce Conseil ne pourra plus envoyer de commissaires sans l'autorisation de la Convention. Par un quatrième article Barère propose d'envoyer, dans les trois départements agités, trois commissaires pour s’enquérir des causes et des auteurs de l'agitation et pour rétablir la circulation des grains.

Lesage réclame neuf commissaires au lieu de trois. — Son amendement est accepté.

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