La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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Birotteau, ayant demandé que l'ex-député Duval fût mandé à la barre, pour s'expliquer sur la lettre qui lui est attribuée, la discussion devient violente. Après avoir décrété d’abord la comparution de Duval, la Convention suspend l'exécution de ce décret.

Cette séance nous fournit sur la conduite des commissaires dits du Pouvoir exécutif, mais en réalité de Danton ou de la Commune, des témoignages qui confirment pleinement ce que nous savions déjà sur ce sujet. Remarquons qu’en cette occasion, deux députés Duroy et Geoffroy, nullement Girondins, chargent sur les commissaires aussi vigoureusement que les Girondins Lidon et Morisson ‘.

Je trouve étonnant qu'au 26 novembre la Convention soit encore obligée de rappeler à Parisles prétendus commissaires du conseil exécutif, désavoués deux fois par le ministre de l'Intérieur. Roland est encore, à ce titre, membre du Conseil; et Danton n’en est plus. Mais Garat, qui remplace Danton, est sa créature; Clavière, Monge, Lebrun continuent de former la majorité du Conseil. Il me parait évident que les commissaires en question savent à quoi s’en tenir sur la faiblesse du Conseil. Ils n’ont encore été touchés que par le désaveu de Roland seul, dont ils se moquent parfaitement.

27 novembre. — On lit une lettre de Roland en date du 23 novembre. J'en prends seulement les phrases importantes : « Nous n'aurions rien à craindre (de la disette des blés), si la confiance laissait à la circulation des denrées la liberté qui est nécessaire: mais nous avons tout à redouter, parce que cette confiance n'existe pas et que l'administration de la Commune est propre à l'éloigner. — La Commnne dépense 12000 francs par jour pour livrer du blé aux habitants de Paris, au-dessous de son prix actuel, ce qui fait que les vendeurs de blé ne viennent pas lui en vendre, mais qu’en

1. Duroy figure parmi les condamnés de prairial, ceux qu’on a appelés les derniers Montagnards.