La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 371
revanche, on vient des environs lui en acheter; ce qui tend à affamer Paris.
« Les fermiers, les laboureurs n'osent plus paraître dans un marché; le prétexte d’accaparement fait qu’on les menace et qu'ils craignent d’être égorgés: etau sein même de l'abondance, nous sommes prêts à périr de misère... La Commune ne répond jamais aux lettres officielles que je lui adresse, aux questions que je lui fais. Les sections reçoivent son impulsion; les parties de l’administration sont toutes négligées; c’est un désordre affreux que je dénonce de nouveau, dusséje y perdre la tête sur l'heure. » — Ayez patience, Roland; cela viendra. — « J’ose dire enfin que la Commune finira par perdre la capitale et la Convention elle-même, si elle ne met fin à l'agitation des sections, à cette permanence qui n’est plus que celle du trouble et de la désorganisation, et à l’existence de cette Commune, foyer de toutes les intrigues. »
Lanjuinais appuie l'opinion de Roland contre la permanence des sections; il demande en plus.le renouvellement du comité de sûreté générale, travaillé de divisions intérieures. Il cite un fait arrivé à Caen : Les sections armées, en restant debout pendant plusieurs jours, auraient obtenu du tribunal criminel un jugement hâtif et puis fait exécuter le condamné, malgré le recours en cassation.
Laurent Lecointre (quoique Montagnard) cite, lui aussi, un fait à l'appui des assertions de Roland. Les administrateurs des subsistances de Paris ont organisé la famine en Seine-etOise: « J'étais hier à Versailles ; mon domestique à mis trois grandes heures à se procurer du pain pour notre diner ».
Bréard se méfie des propositions de Lanjuinais : « Les intrigants, dit-il, espèrent empêcher de décréter la forme du gouvernement et faire regretter au peuple l’ancienne forme des choses ». — Osselin s'exprime assez vaguement dans le sens de Bréard. Tous deux demandent que la lettre de Roland soit renvoyée au comité d'agriculture. Celui-ci, avec le comité de législation, examinera la lettre de Roland et décidera des