La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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mesures à prendre. La Convention décrète que ces deux comités lui feront incessamment un rapport.

28 novembre. — Seconde lettre de Roland, celle-ci datée du 27. « La circulation des grains éprouve depuis longtemps les plus grands obstacles; il n’est presque plus de citoyen qui ose se livrer à ce commerce. S'il fait transporter des grains, on l’accuse d’accaparer. Des attroupements se forment dans plusieurs départements, se portent aux marchés, taxent les grains, les enlèvent même sans les payer. » Roland dénonce ensuite des faits que nous connaissons déjà, les troubles de Chartres, du Mans, de Saint-Calais, de la Ferté-Bernard. Il réitère ses observations sur la façon dont la Commune approvisionne Paris, en lui vendant des farines au-dessous du cours environnant. Voici cependant du nouveau. « La municipalité a enfin senti la vérité des observations de Roland. Le corps municipal a pris un arrêté en conséquence, mais des membres du comité de subsistance ont trouvé les moyens d'élever des oppositions dans le Conseil général de la Commune. » — Les commissaires des sections ont effrayé, ce semble, le comité d'agriculture de la Convention même et la Municipalité, d’une menace d'insurrection. — « Depuis plusieurs jours l’on annonce un soulèvement prochain de Paris et l’on vient dans le moment de me dénoncer verbalement qu'il y avait hier le projet de tirer le canon d’alarme. Je ne puis dire jusqu'à quel point ces bruits sont fondés; mais il est bon que les législateurs les connaissent, ete. »

Charlier : « Je demande que le ministre de l'Intérieur nous déclare de qui il tient les bruits qu'il nous débite ». Turreau : « Je demande qu'il soit tenu de nommer les agitateurs dont il parle ». — Montaut : « Le comité de sûreté a toujours dans son sein de trente à cinquante commissaires des sections de Paris !». — Ses recherches personnelles et les rap-

1. Méthode admirable, pour un comité déjà trop nombreux, que celle d’admettre dans son sein de 30 à 40 étrangers qui passent et repassent toujours,