La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 373

ports qu’il reçoit démentent également ces bruits. — Merlin : « Le général Santerre est à la barre. Je demande qu'il soit entendu ».

Santerre : « J'ai entendu lire la lettre du ministre Roland. Je crois devoir déclarer que Paris est dans la plus parfaite tranquillité. Personne n’a proposé de tirer le canon. Personne n’oserait (?). J'en réponds sur matête. » — Santerre arépondu sur {out son corps, lé 4 septembre, que les massacres ne continueraient pas. — « Si je reste à la place que j'occupe, c’est à cause des dangers mêmes et des troubles dont on nous menace. » — Qui, on? Est-ce Roland qui, seul, menace? Si oui, comme Santerre semble le dire, il est enfantin, ce Santerre, de rester à sa place sur les seules menaces de Roland. Il n’y a que des menaces sérieuses qui puissent le justifier d'y rester; et, en ce cas, Roland n’a pas tellement tort, — Santerre continue : « Car je n'aime pas le généralat!; j'aime l'égalité; mais, je le répète, tant qu'il pourra y avoir du danger, je resterai à mon poste, malgré les calomnies dont on m’environne. Quand le calme sera rétabli, je retournerai brasser de la bière. » — Très bien, il y a du danger, puisque le général Santerre reste à son poste. Donc Roland n'a pas tout à fait tort. — Écoutons encore Santerre : « Il ne reste qu'un moyen d'amener la contre-révolution , c’est celui d’effrayer les ministres et la Convention. Cependant qu'avons-nous à craindre? Avec la Convention nationale, je braverai l'Europe, s’il le faut! » — Le général Santerre a conscience de son génie militaire. — « Je ne suis d'aucun parti... J'ai résisté à la corruption de toutes les listes civiles, Je résisterai à toutes les autres (?), car je n’ai point d’ambition, si ce n’est celle de faire exécuter la loi. » — Excepté celle qu’il vous incombe particulièrement d'exécuter, la loi marplus où moins différents chaque jour! Autant de mouches du coche que ces commissaires: et quelles mouches! des gens, sans doute, élevés à l’école de

la Commune, laquelle gère si bien ses affaires propres! . 1. C'est pour cela qu'il ira plus tard demander à Bonaparte de lui confirmer

son titre de général.