La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

374 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

tiale. — «Partout, dans les environs de Paris, on m’annonce depuis quelque temps des soulèvements dans les marchés, j'y ai envoyé pour m'assurer des faits, et je me suis convaincu que si ces soulèvements, d’abord imaginaires, finissent par exister, c’est précisément par ce qu'on les a annoncés. Au reste il y a à Paris des forces suffisantes pour les porter à Chartres, à Blois, et ailleurs. » — A Paris, du 2 au T7 septembre, elles n’ont pas été suffisantes pour garder quelques prisons ; c’est bien singulier. — « Et si la Convention le permet, je marcherai à leur tête et je les précéderai pour ne pas effaroucher d'abord par l'appareil de la force, et je suis sûr que le langage de la raison guérira tout. » — Santerre est un fantoche, soit! mais il est bon de le prouver, par son propre langage; et d’ailleurs Santerre, tout fantoche qu’il est, a joué, à certains jours de la Révolution, le rôle d'un personnage très important.

Le jour même où Santerre, ce général si redoutable aux soulèvements populaires, rassurait la Convention à la fois contre les émeutes de France et contre les attaques de l’Europe; où il apprenait à la Convention que les émeutes n'existaient pour ainsi dire pas et qu’en tout cas elles avaient pour unique auteur ou à peu près le ministre Roland, il se passait près de Chartres une scène dont la Convention devait fortement s’émouvoir le 30 novembre.

29 novembre. — Un incident de séance amène l’échange de quelques propos qui indiquént l’état d'esprit, à cette date, d’un certain public.

Lacroix : « Pendant que j'étais en congé on a trouvé des pièces aux Tuileries qu'on a dit compromettantes pour les députés : et on a arrêté un Lacroix, qui a été commissaire du Pouvoir exécutif ». Encore un de ces commissaires qui a eu les honneurs de l'arrestation ; pauvre Roland! — « Mes ennemis ont répandu que j'étais un traitre et que j'avais pris la fuite. Le dessein de ces scélérats était de faire dévaster