La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales, стр. 31

18 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

que dans tout pays libre, toute idée de superstition et de fanatisme (c’est-à-dire tout ce que moi, Conseil général, je juge tel) doit être remplacée par les sentiments d’une saine philosophie (la mienne) et d’une pure morale (la mienne). » Le conseil devrait ajouter :

« Quand un pays est libre, il est forcé de penser comme moi... c'est même à cette contrainte que l’on reconnait qu'il est Libre ‘. »

Les ingérences de la Commune. — Cette exquisse du gouvernement de la Commune ne serait pas complète, si l’on n’y montrait en quelques traits sa prétention à s'occuper de toutes choses. J’abrégerai autant que possible le chapitre de ces ingérences :

1° Dans le régime économique. — « Il sera fait une pétition pour demander à l’Assemblée nationale la peine de mort (rien de plus) contre les vendeurs d’argent », c’est-à-dire contre les changeurs et les banquiers. (Procès-verbal, séance du 11 août.)

Nuit du 2 au 3 septembre (p. 82). — « On demande que tous les fermiers à 40 lieues à la ronde soient obligés de battre leurs grains et qu’ils n’en laissent point en meules », c’est-à-dire qu'ils soient indirectement obligés, par le manque de place, de vendre tout de suite leurs denrées, leurs besoins personnels mis à part; que les municipalités soient invitées à faire parvenir à celle de Paris les déclarations des fermiers. » — Nous voyons là circuler dans le Conseil général des idées qui aboutiront plus tard au décret du maximum, et aux perquisitions de l’armée révolutionnaire.

2° Dans la procédure criminelle et la police. — 22 août. Le Conseil arrête : « Les défenseurs officieux des criminels de lèse-nation ne pourront être admis (à défendre) qu’avec un certificat de probité de leur section assemblée ». — Je ne

1. Voir encore, pour la liberté de la Presse, l'affaire Girey-Dupré, qui sera exposée tout à l’heure, p. 53.