La Presse libre selon les principes de 1789

LIBRE. 101 cles dressés dans la voie des améliorations par l'ignorance, l'intérêt personnel et la mauvaise foi, elle assure le présent contre les catastrophes inattendues, elle prépare pacifiquement l'avenir, épargnant aux hommes « le long apprentissage des siècles. »

Rousseau, et d’autres publicistes d’après lui, ont répandu ce paradoxe décourageant : « La liberté ne peut appartenir qu’à de petits peuples. »

« L’imprimerie, s’écrie Sieyès, a changé le sort de l'Europe, elle changera la face du monde; je la considère comme une nouvelle faculté ajoutée aux plus belles facultés de l’homme; par elle, la liberté cesse d'être resserrée dans de petites agrégations républicaines; elle se répand sur les royaumes, sur les empires.

« L'imprimerie est, pour l’immensité de l’espace, ce qu'était la voix de l’orateur sur la place publique d'Athènes ou de Rome; par elle la pensée de l’homme de génie se porte à la fois dans tous les lieux, elle frappe, pour ainsi dire, l’oreille de l’espèce humaine entière. Partout, le désir secret de la liberté, qui jamais ne s'éteint entièrement dans le cœur de l’homme, la recueille, cette pensée, avee amour, et l’embrasse quelquefois avec fureur ; elle