La Presse libre selon les principes de 1789

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pour « Liurrer l'exercice d'une liberté quelconque,» encore moins l'exercice de la liberté d’imprimer.

Car, « qui pourra calculer tous les avantages dont nous lui sommes redevables? Et quel législateur, quel que soit l'esprit qui le conduise, oserait, à cette vue, vouloir suspendre ou GÊner l’action d’une cause aussi prissamment utile, à moins de la plus absolue nécessité ?... »

Et quelle peut être cette plus absolue nécessité ?

CELLE DE FAIRE JUSTICE A TOUT LE MONDE.

lei Sieyès énumère longuement, avec éloquence, avee amour, les bienfaits moraux et sociaux, civils et politiques que l'humanité doit à la presse. Elle fertilise le travail, multiplie les richesses de l’individu et facilite ses échanges avec ses semblables. Se trouve-t-il isolé au fond d’un désert, elle peut encore le mettre en relations suivies avec le genre humain, avec l’esprit'des penseurs de tous les siècles, augmenter à l'infini la somme de ses connaissances et de ses facultés physiques et intellectuelles. Dans la cité, elle est « la sentinelle et la véritable sauvegarde de la liberté publique, » qui sans elle ne serait qu’un leurre. D'une part, elle rend la tyrannie impossible, en fournissant d'innombrables échos au cride douleur de lopprimé; et, d’autre part, elle hâte la réforme des abus en balavant les obsta-