La Presse libre selon les principes de 1789

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ces misérables écrits, eût été troublé, on a vu jusqu’à des libéraux très sincères constater que la nation française ne peut pas supporter la liberté indéfinie. . L

De cette doctorale assertion, acceptée sans contrôle par le troupeau des naïfs et des peureux, nos gouvernements, plus ou moins absolus ou aspirant à l’être, ont tiré cette conclusion pratique :

Les écrits imprimés doivent être surveillés , sinon asservis, jusqu’à ce que l'éducation du pays soit faite ls à

Ah ! qu’il eût mieux valu, dans l'intérêt même de l’ordre, exposer le pays aux conséquences prétendues anarchiques de l'expérience tentée en 4789, en 1794 et en 1848, toujours dans des circonstances exceptionnelles, au milieu de la fièvre.

Si la liberté absolue d'écrire avait survécu aux crises violentes qui l’ont fait naître ou renaître, la presse aurait infailliblement guéri les blessures par elle-même ouvertes, comme espérait Mirabeau; le mensonge et l’ineptie, étouffés dans le mé. pris public, auraient pour toujours cédé la place à la vérité et au talent convaincu ; l'éducation populaire se serait acquise peu à peu, mais sûrement et sans la moindre intervention de l’autorité protectrice, en réalité absorbante et tyrannique.