La Presse libre selon les principes de 1789

LIBRE. 193

Par malheur, au lendemain de toutes nos révolutions , les amis du passé ont élé les premiers à envenimer les passions populaires, espérant dégager de l’excès du mal ce qu’ils appelaient le retour au bien. Cette déloyale manœuvre réussira aussi longtemps que la masse n’aura pas le bon sens de reconnaitre que les folies et même les crimes, commis au nom de la liberté ou suscités sous son manteau, ne prouvent rien contre la liberté, et queseule elle peut rendre le peuple digne et capable d’être libre.

Les Français, disait dès 4789, un illuminé parfois très clairvoyant, l'abbé Fauchet, « les Français veulent fortement la liberté, ils l’aiment ardemment, mais la plupart n’en ont qu'une idée vague et un » sentiment confus. »

Tel était également l'avis de Loustalot, et c’est pourquoi il croyait devoir jeter sans cesse le cri d’alarme :

«Nous avons passé rapidement de l'esclavage à la liberté; nous marchons plus rapidement de la liberté à l’esclavage. On endortle peuple au bruit des louanges qu’on lui prodigue sur ses exploits ; on l’amuse par des fêtes, des processions, des épaulettes. »

Dans un magnifique article, où le jeune rédacteur