La Presse libre selon les principes de 1789

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des Révolutions de Paris s'élève d’un coup d’aile aux plus hautes considérations de la philosophie de l’histoire, il démontre que la France, corrompue par mille ans de tyrannie royale et cléricale, ne peut retrouver le sens politique et le sens moral, qu’en dehors du despotisme et contre lui. Que dans un jour de noble colère , elle secoue son joug matériel, ce n'esé rien; car le lendemain, elle plie sous le poids de sa responsabilité, et, faute de savoir se conduire, se cherche un guide, se redonne un maître.

Il est donc de nécessité absolue qu’elle épure ses MŒUTS ; LA PURETÉ DES MOEURS, dit Loustalot, Est L’UNIQUE CONSERVATRICE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE, laquelle est la sauvegarde de toute liberté ; et l’honnête journaliste tire du développement de sa pensée, cette réfutation de l’un des principaux arguments opposés à la liberté absolue :

« Où les mœurs exercent la censure, il n’est bientôt plus de livres dangereux.

« Quand l'opinion publique a la vertu pour base, laissez sans crainte au pervers le droit d'écrire ce qu'il voudra; cette impunité est la plus grande des punitions.

« Nul homme n’a le droit d'empêcher un autre homme d'écrire, de publier ce qu’il lui plaît; mais tout homme a le droit d’être ferme dans ies prin-