La Presse libre selon les principes de 1789

LIBRE. 425 cipes du bien ; et si touss'accordent dans la sévérité de leur pratique, que deviendra louvrage lieencieux? Les livres n’ont de droit sur les mœurs que celui que l’homme leur concède; mais les mœurs ont un droit sur les livres qu'ils ne peuvent éviter.

« Ainsi, dans une république où tout se meut en bien, la liberté d'écrire en mal n’est plus qu’une chimère. De à, par la pureté des mœurs, à peuple français, vous vous conserverez la liberté de la presse, ce rempart de votre liberténationale, et sans qu'ils s’en doutent, vous l’ôterez à vos ennemis. Cela vaut la peine d’y penser. »

Oui, cela vaut la peine d'y penser, et demain, plus encore qu'à l’époque où écrivait Loustalot. Car quel philosophe sérieux n’a constaté, depuis RoyerCollard et Jouffroy jusqu’à Quinet et Proudhon, que les Français du XIX® siècle n’ont plus de mœurs, plus de principes, et que c’est à cette cause fatale qu'il faut rapporter leur manque de liberté, leur incapacité de rester libres? Les mœurs, les principes, comment les recouvreront-ils, sinon par l’éducation, et l’éducation profitable, quelle puissance la leur fournira, sinon la presse libre ?

Ainsi, du moins pensaient, sans exception, ceux

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