La Presse libre selon les principes de 1789

LIBRE. 127

La discussion devient une mêlée et la liberté tourne à la licence, à la grande douleur des libéraux les plus convaincus, à la grande joie des réactionnaires. — « A droite, dit M. Duvergier de Hauranne (Histoire du Gouvernement parlementaire, t. Ep. 173-175), l’Ami du Roi, la Gazetiede Paris, les Actes des Apôtres, le Journal de la Cour et de la Ville, infatigables à menacer les hommes, À diffamer les femmes, semblaient prendre à tâche d’exaspérer tous ceux qui, par un lien quelconque, tenaient à la Révolution.

«... S'il pouvait paraître assez étrange de voir des défenseurs de l'autel et du trône, prendre pour bréviaire la Pucelle de Voltaire, et plaider pour la religion, à grand renfort de citations libertines, leurs plaisanteries, du moins, étaient souvent fines, spirituelles, de bon goût. Celles du Journal de la Cour et de la Ville étaient presque toujours ordurières, et aujourd'hui encore on ne peut lire, sans une surprise mêlée de dégoût, ce journal écrit pour les salons, et dont un des rédacteurs les plus habituels appartenait ostensiblement à la maison de Louis XVI. Le Journal de la Cour et de la Ville ne se bornait pas d’ailleurs à inventer, à raconter dans le style le plus cynique, les anecdotes les plus scandaleuses; un jour, il appelait ouvertement sur la