La Presse libre selon les principes de 1789

428 LA PRESSE

France de 1789, les vengeances de lémigration et celles de l'étranger; un autre jour, il annonçait qu'il allait ouvrir quinze cents registres, sur lesquels pourraient se faire inscrire tous ceux qui voudraient être compris dans l’amnistie du prince de Condé : cent cinquante individus seulement devaient être exoeptés, leur crime étant trop grand pour que le châtiment leur fût épargné; et, à la tête de ces individus figuraient naturellement, bien qu’ils ne fussent pas nommés, Mirabeau, Bailly et Lafayette. — Quand tel était le langage du journal favori des salons royalistes, il ne faut pas s'étonner que les journaux de la rue s’abandonnassent à un dévergondage honteux. Sans parler de l’ignoble Père Duchesne, ni de cette bête féroce qui se nommait Marat, Brissot, dans le Patriote français ; Camille Desmoulins, dans les Révolutions de France et de Brabant; Fréron, dans l’Orateur du Peuple ; Carra, dans les Annales patriotiques ; Loustalot et ses successeurs, dans les Révolutions de Paris, outrageaient chaque jour le roi, les princes, la reme surtout; calomniaient les membres modérés de lAssemblée, et poussaient à la République. Gorsas, dans le Courrier de Paris, Clavière, dans le Courrier de Provence, n’allaient pas aussi loin ; maisils.… se montraient systématiquement indulgents pour