La Presse libre selon les principes de 1789

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les désordres populaires, et promettaient aux patriotes, selon l'expression du cordelier Danton, un supplément de révolution. Garat lui-même, dans le Journal de Paris, se laissait quelquefois entraîner hors de sa ligne habituelle, et la Chronique de Paris qui, inspirée par Condorcet, avait d’abord soutenu le club de 1789 contre le club des Jacobins, la Chronique, revenant sur ses pas, aceueillait avec faveur les rêveries humanitaires d’Anacharsis Clootz, aussi bien que les impiétés bouffonnes du marquis de Villette.»

Aux violences de mots se mêlaient naturellement les violences de fait. Les ultrà-royalistes lançaient par les rues, sur les places, des nuées de mouchards, — expression du temps, — qui souffletaient et bâtonnaient les écrivains révolutionnaires, brûlaient publiquement « les feuilles de la canaille » en hurlant : Vive le Roi!

A leur tour, les non-royalistes s’amassent dans les environs des imprimeries, se rangent devant les publicistes de leur opinion, rossent les spadassins de l’ordre « notifient » aux folliculaires en manchettes qu'ils ne sont que «d’infâmes menteurs, » et renouvellent, aux dépens de l’Ami du Roi et des Actes des Apôtres, les auto-da-fé des Révolutions de France et de Brabant et de l'Ami du Peuple. Toujours