La Presse libre selon les principes de 1789

140 LA PRESSE l'égalité, la fraternité de tous les peuples, et l'unité du genre humain !

En ce jour unique, l'émotion fut sublime, tout parut oublié : tyrannies du passé, périls et divisions du présent. Les ennemis de la Révolution, Royauté, Eglise, Aristocratie, furent acclamés avec autant d'enthousiasme que l’Assemblée qui venait de fonder le aroïit.

Mais hélas! combien peu dura cet élan des cœurs, cette fièvre d'amour, ce délire de justice! A peine le champ de la Fédération fut-il redevenu désert ; à peine l’encens se fut-il éteint sur l'autel de la patrie, que la rancune, le soupçon et la haine remplirent de nouveau les âmes; la, lutte recommença, implacable, entre le nouveau régime et l’ancien, comme si la réconciliation n’avait été qu’un rêve décevant, la miraculeuse prévision d’une harmonie dont la réalisation semble être encore aujour&’hui renvoyée à un lointain avenir !

La fête fraternelle devient elle-même, peu de jours après le 4 4 juillet, l’objet de la plus violente polémique. Les royalistes veulent tourner les acclamations généreuses au seul profit du roi et de sa famille. Desmoulins refait, d'après Tite-Live, le récit du triomphe de Paul-Emile, où l’on vit Persée, sa femme et ses enfants, enchaïînés au char du