La Presse libre selon les principes de 1789

LIBRE. Aa vainqueur. La Cour, Necker, Bailly, Lafayette se trouvent insultés par les intempestives allusions du jeune pamphlétaire, la presse soldée aggrave, au moyen de perfides commentaires, les fureurs royalistes ; si bien que l’Assemblée nationale finit par s’'émouvoir des excès de critique qui prouvent l’impossibilité de celte concorde qu’elle avait eru un moment obtenue et assurée.

Mais voici qui est beaucoup plus inquiétant :

A la séance du 27 juillet, Dubois-Crancé a annoncé que, sur les ordres de la Cour, Bouillé vient d'ouvrir les passages de la Meuse à l’armée autrichienne , courant comprimer l'insurrection des Belges, et que 60,000 gardes nationaux des départements frontières se sont levés pour surveiller la marche des soldats étrangers. Cette nouvelle coïneide avec des bruits de rapprochement entre la Prusse et l'Autriche, d’accumulations de troupes sardes à l’entrée du Dauphiné, d’armements extraordinaires de vaisseaux en Angleterre et en Espagne. Les faubourgs s’alarment ; on ne parle de rien moins que d’une immense conspiration, intérieure et exlérieure, contre la liberté française et universelle ; au milieu des rassemblements tumultueux on profère les plus terribles menaces contre l’émigration et les traîtres, dont la liste, sans cesse augmentée, com-