La Presse libre selon les principes de 1789

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prend déjà nombre d'anciens patriotes comme Mirabeau, Bailly ou Lafayette; le roi lui-même est dénoncé parmi les premiers coupables à frapper.

Le peuple étant déjà dans un état de surexcitation fiévreuse, l’on comprend quels sinistres effets peut produire la publication soudaine, d’un pamphlet , résumant, expliquant. tout ce que l’on se dit à voix basse. Or, précisément du 26 au 28 juillet, paraît une petite feuille intitulée : C'En sr FAIT DE Nous | Elle n’est pas signée, pourquoi elle est rendue encore plus terrible; mais il est aisé de reconnaître quel en est l’auteur. Marat est seul capable d’avoir recueilli avec autant de soupconneuse haine tous les aveux échappés aux partisans de l’ancien régime, et d'en dégager la preuve d’une coalition qui ne s’effectuera que deux années plus tard.

— Les patriotes, — insinue presque sans faire de réserves, l’implacable dénonciateur, — les patriotes n’ont qu'à envahir l’Hôtel-de-Ville et à mettre la main sur les papiers du Comité municipal des Recherches; ils y trouveront les preuves que l’on cache une correspondance très compromettante de deux individus précédemment signalés, agents du comte d'Artois. Déjà, ajoute-t-il, pendant que les portes du pays sont ouvertes à l'ennemi, le château de Compiègne est préparé pour recevoir Louis XVI,