La Presse libre selon les principes de 1789

LIBRE. 143 qui veut aller se mettre sous la garde des Autrichiens, puis, avec eux et Bouillé bloquer Paris «faire venir la nation à récipiscence. » Le ministre SaintPriest est en fuite, et le Comité des Recherches de l’Assemblée nationale connait sa trahison, quoiqu'il ne la révèle pas au public. En conséquence, puisque l’Assemblée se montre incapable de sauver le peuple, que le peuple se sauve lui-même, s’insurge comme au 44 juillet, comme au 5 octobre! Qu'il coure à Saint-Cloud, ramène le roi à Paris, enferme l’Autrichienne, saisisse tous les ministres et leurs complices, ainsi que jes chefs de la municipalité, garde à vue le général de la garde nationale, arrète l’étatmajor, s'empare des canons et des magasins à poudre, fasse révoquer les funestes décrets, notamment le Veto !

Certes, les bornes que le publiciste le plus audacieux devrait être le premier à s'imposer à lui-même, par respect de son rôle et par crainte de compromettre la presse tout entière, ces bornes sont déjà de beancoup dépassées. L’Ami du Peuple arme les “citoyens qui le lisent, s’arme lui-même, s’expose ainsi à toutes les conséquences d’une défaite, s’il n'est pas le plus fort; et cela, non plus comme journaliste, dans une discussion, mais comme insurgé, dans une guerre civile, En proie