La Presse libre selon les principes de 1789

LIBRE. 159 de se hâter parce qu'on publie des extravagances. Je vous prie de remarquer que, dans ce paragraphe d'homme ivre, je suis seul nommé. Eh! passons "à l’ordre du jour! »

Et l’on y passe.

Ainsi, l'Assemblée Constituante n’a pas pu être amenée à restreindre les franchises de la pensée et de l'imprimerie, même par les exagérations, “les fureurs d’un journaliste que ses confrères les plus patriotes, — Loustalot, par exemple, et même alors Desmoulins, — repoussaient et accusaient hautement de compromettre la dignité de la presse libre. L’adoption, la correction, puis le retrait de fait du décret du 31 juillet, donnent la mesure du libéralisme de notre première Assemblée nationale.

Elle s'irritait des excès des pamphlétaires, mais elle ne s’en effrayait pas outre mesure. Elle haïssait Marat, elle lé haïssait d'autant plus qu’elle croyait voir en lui un agent de l'étranger, chargé de rendre odieuse la liberté française (4).

Mais elle se refusa toujours à sacrifier LÉGALEMENT

(1) Beaucoup pensaient ainsi, à tort, il est vrai, et cela explique pourquoi, avant 1792, il fut si difficile à lAmi du Peuple de se faire prendre au sérieux, même par les plus exagérés de ses confrères.