La Presse libre selon les principes de 1789

158 LA PRESSE

— de demande, reprend Malouet, que le maire de Paris soit autorisé à faire arrêter l'An du Peuple

Mais voici Mirabeau qui monte à la tribune; F Assemblée fait silence.

Mirabeau le modérateur va4-l contredire Mirabeau le révolutionnaire? A présent qu'il n’a plus les mains pures, et qu'il rêve d’enrayer le mouvement qu'il a précipité, va-t-il, conquérant de la liberté de la presse, abandonner sa conquête, renier son glorieux titre de journaliste insurgé ?

Loin de là, fidèle à sa conviction des premiers Jours, — et sur ce point il ne varia jamais, Mirabeau s’écrie :

« me sera permis de demander si ce n’est pas une dérision tout-à-fait indégne de l’Assemblée, que de lui dénoncer de pareilles démarches. Sans doute ilest bon de faire des lois sur les délits qui se com.-meltent par la voie de la presse, comME sur Tous LES AUTRES DÉLITS. . . »

Toujours l'heureuse, la logique confusion! A peine cette réserve, que le Mirabeau de 1789 eùt rougi de le faire :

«.…. Il est vrai que ceux-ci méritent peut-être une plus grande considération, parce que leur propagation est plus rapide; mais ce qui est mauvais, c'est de se hâter sur une semblable matière, c’est