La Presse libre selon les principes de 1789

164 LA PRESSE le 30 septembre 1790. Mais il fut répliqué à Moreau :

« Puisque vous trouvez nécessaire de dénoncer, dénoncez à la municipalité de Paris. La fonction de la représentation nationale est de s'occuper des intérêts généraux du royaume, et non pas de. faire la police des rues, et non pas de surveiller les flous, les assassins et les libellistes. »

Dès lors, la municipalité parisienne se trouva seule à lutter contre la presse.

N'’étant pas assez forte pour vaincre l'ennemi qu’elle s'était fait maladroitement, elle commit la faute insigne d'entretenir, par des coups mal frappés, les rancunes etes suspicions.

Certainement, si elle avait borné ses efforts à la police des rues et des murailles ; si elle avait Cessé de prendre contre les écrits anonymes toute autre mesure que la formalité de la désignation d’un imprimeur au bas de toute feuille imprimée, elle aurait fini par convaincre l'unanimité des journalistes, que le devoir leur commandait de ne point troubler la circulation, et de ne pas se soustraire lichement aux conséquences de leurs affirmations.

Mais une folle ambition la poussa à essayer plus, et elle. ne réussit à rien.

Prévoyant l'apparition de quelque « libelle incen-