La Presse libre selon les principes de 1789

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mis de placarder partout ailleurs? Et il développe cette thèse, déjà soutenue, le 24 septembre précédent, au Moniteur, par Peuchet, que «la liberté de la presse ne s'étend point à donner aux écrivains l'appareil réservé aux actes de la puissance civile. »

— « Le droit de placarder, dit le due de Noailles, est une dépendance de la liberté de la presse; il tient à la liberté de manifester sa pensée d’une manière quelconque. »

— « Voulez-vous, ajoute Prieur, voulez-vous détruire les placards incendiaires, calomnieux et faclieux ; laissez-en couvrir les murailles, et bientôt ils tomberont dans l'avilissement. Si vous les défendez, ils deviendront rares; plus ils seront rares, et plus ils feront d'effet. .… Eaissez-done une liberté entière, et les mauvais écrits tomberont d'eux-mêmes dans le néant, »

En conséquence, l’Assemblée décrète le droit d'afficher sans imposer la taxe du timbre aux feuilles ainsi publiées, — comme le demandait Rœderer, et à la seule condition que l'écrit placardé serait signé du citoyen ou des citoyens duquel ou desquels il émanerait où qui en accepteraient solidairement la responsabilité.