La Presse libre selon les principes de 1789
LIBRE. 19 de ses descendants. Jusque sous le règne de Louis XVI, l'unique organe autorisé de l'opinion française, fabriqué dans les ministères et à la cour, mérita d’être appelé « le journal des rois et des puissances de la terre.» Dans la seconde moitié du dix-septième siècle, durant le dix-huitième tout entier, parurent de très nombreux recueils littéaires, scientifiques et historiques. Du grave Journal des Savanis à l’Année litiéraire déchaïînée contre les philosophes, du Mercure aux Petites Affiches et au Journal de Paris, le premier qui parut tous les jours, le premier auquel l'autorité eomplaisante permit de ramasser quelques miettes à demi-politiques, tombées de la table de l’opulente Gazette, ils furent tous, sans exception, privilégiés et censurés.
La vérité n'aurait jamais réussi à pénétrer jusqu'aux oreilles de la foule, si la pensée ne ressemblait à l’eau, à là flamme, à l'air, à la vapeur : fécondante à l'infini, quand on sait utiliser son cours ou son expansion naturelle ; et, lorsqu'on à prétendu la comprimer, terrible comme l'incendie, se riant des digues comme l’inondation, faisant tout Sauter comme une machine qui éclate, et, comme la foudre, fondant les serrures et les chaines, réduisant en poussière jusques à ses censeurs.